L’ablation d’un sein. Pour la femme qui vient d’apprendre qu’elle a un cancer et que c’est pour elle la seule manière de se débarrasser de cellules dangereuses pour sa santé, c’est un choc. Pourtant, elle sait qu’elle n’a pas le choix si elle veut survivre. En effet, le cancer du sein est considéré comme la deuxième cause de mortalité en France, chez les femmes. La mastectomie étant la seule solution, il faut ensuite composer avec une zone où, auparavant, se localisait un sein. Son sein. Un des signes visibles de sa féminité. Certaines femmes font le choix de la reconstruction, d’autres optent pour les prothèses mammaires. Enfin, restent celles qui préfèrent embellir l’endroit où se situait le sein, avec un tatouage. Est-ce recommandé ?
Peut-on se faire tatouer quand on vient de subir une mastectomie ?
Sur les 20 000 femmes qui apprennent chaque année qu’elles développent un cancer du sein et doivent se faire opérer, seulement 20% d’entre elles optent pour la chirurgie reconstructrice. Ce pourcentage relativement faible peut étonner, mais peut s’expliquer par un parcours médical déjà très lourd, composé avant la chirurgie d’une période de chimiothérapie. Selon les témoignages, les femmes veulent laisser leur corps en paix et apprendre à vivre avec cette nouvelle silhouette. Parfois avec un sein, parfois sans, quand il faut enlever les deux seins (on parle alors de double mastectomie).
En outre, avec des implants mammaires, il faut composer avec des risques d’infection, de rejet mais aussi attendre plus d’un an après l’ablation. Pour beaucoup de femmes, la décision est vite prise. Ou elles vivent sans rien à la place de leur poitrine, ou elles font faire un tatouage. Celui-ci peut prendre la forme d’un mamelon et de l’aréole qui ne font pas partie de la reconstruction mammaire ou couvrir le buste, à l’endroit où le sein a été retiré, avec le dessin qui leur plait.
Accepter le changement physique d’une mastectomie avec le bon soutien-gorge
Il faut savoir qu’il existe différentes sortes de tatouages : il peut être réalisé par un professionnel de santé, généralement en milieu hospitalier, auquel cas, il est pris en charge par la sécurité sociale, mais il peut aussi être fait par un dermatologue ou par un tatoueur. Dans ce dernier cas, les pigments utilisés sont les mêmes que pour un tatouage classique et à ce titre sont plus durables dans le temps. Beaucoup de tatoueurs demandent alors un avis médical, pour ne pas faire pire que mieux. Il est recommandé d’attendre la totale cicatrisation. Pour ce faire, le port d’un soutien-gorge post-opératoire est toujours recommandé. C’est cet accessoire de lingerie qui va permettre entre autres de limiter l’utilisation des bras pendant quelques semaines car il s’accroche sur le devant. Il offre également un excellent maintien pour le sein restant.
Il en existe de plusieurs sortes, y compris des soutiens-gorge de compression pour les personnes qui se font augmenter ou diminuer le volume mammaire. Dans le cas où une femme souhaite mettre une prothèse mammaire externe, pour retrouver sa silhouette, le soutien-gorge post-opératoire est conçu avec une fente et une poche qui permet de mettre la prothèse mais aussi de la retirer facilement pour pouvoir laver son soutien-gorge. Si le choix était très restreint il y a encore quelques années, des femmes confrontées elles-mêmes au cancer du sein ont décidé de réagir en dessinant de la lingerie vraiment adaptée : confortable et englobante, bien entendu, mais aussi colorée et sexy, pour que les femmes puissent regarder leur nouveau corps avec affection et bienveillance. Pour autant, ce soutien-gorge ne s’achète pas à prix fort. Il est toujours préférable, avant l’achat, de reprendre ses mesures, voire de demander l’avis du chirurgien pour faire le meilleur choix, afin que la cicatrisation se passe au mieux. Dès que le tatoueur estime que la peau est en mesure de recevoir le tatouage, il laisse à sa cliente le soin de choisir le motif qu’elle souhaite voir apparaitre à la place de son sein.